Asplenium ceterach - Cétérac

Ancien nom : Ceterach officinarum. Nom communs : Cétérach officinal, Asplenium cétérach, Doradille cétérac, Herbe dorée... (aspect doré des écailles sous les frondes)

Comme le nom officinal le laisse supposer, cette plante était utilisée pour ses vertus médicinales. Les Grecs anciens l'utilisaient pour ses propriétés diurétiques, sédatives et expectorantes et même vermifuges. On l'utilisait aussi comme lithotripteur pour les calculs rénaux et biliaires. C'est pour cette propriété que la plante est appelée « Spaka petra » à Rhodes.

Ceterak, en arabe désigne une fougère. Etymologie sur tilo-botanica.

En Grèce, on la rencontre sous les noms de skorpídi, asplínio, skorpidóchorto, skorpidátsi, chrysóchorto, agriospárti.

Plante de 5-15 cm, à souche courte, épaisse, cette petite fougère affectionne les rochers chauds calcaires ou basaltiques ainsi que les joints cimentés des murs.

Description complète sur eFlore. Ses feuilles, roulées en crosse à l'état jeune, ont un pétiole court et couvert d'écailles. Elles ont des lobes ovales entiers ou crénelés, alternes, glabres et verts, soudés au rachis. Dessous, ils sont couverts d'écailles brillantes argentées puis roussâtres. Les frondes persistent toute l'année.

Cette fougère a la faculté de se protéger de la sécheresse en enroulant ses feuilles vers l'intérieur et laissant apparaitre la face écailleuse pour éviter le dessèchement. Et si malgré tout celui-ci survient, elle est capable de se régénérer, de reprendre une vie active lorsque les pluies suffisantes le permettent. (phénomène de reviviscence)

Le cétérach officinal est très abondant en Eurasie, dans les régions aux hivers doux et dans les régions méditerranéennes. Elle résiste à des altitudes allant jusqu'à 1600 m en Savoie, et vit jusque dans l'Himalaya ! Présente dans presque toute la France et en Corse également.

Ci-dessous en Crète, près de l'Almyros à Gazi, le 02/05/2014.

Ici dans la gorge d'Imbros, le 18/04/2016.

Là, près de Rouvas, le 23/05/2024.

Cupressus sempervirens - Cyprès

Cet arbre aussi appelé cyprès d'Italie ou cyprès méditerranéen a un feuillage persistant (d'où le nom de sempervirens = toujours vert) et peut être très haut, jusqu'à 30 m. Ecorce gris rougeâtre.

Noms grecs : Kyparissi 

Les feuilles sont réduites à des écailles se chevauchant. Les fruits sont des cônes arrondis de 2 à 4 cm, ils ont 6 à 12 grosses écailles polygonales qui s'entrouvrent en murissant 2 ans après, laissant ainsi s'échapper les graines.

Cette espèce pousse à l'état sauvage en Crète, notamment la forme horizontalis, aux branches plus étalées, comme à Samaria, près de la chapelle Agios Nikolaos, alors que la forme plus élancée, presque cylindrique serait cultivée et plantée près des monastères, églises, cimetières et autres monuments pour au moins 3 raisons. Outre les croyances selon lesquelles, les âmes des morts pourraient facilement y monter, en référence à la forme de certaines espèces qui semblent atteindre le ciel, l'arôme que dégage le cyprès chasse toutes les odeurs, et son système racinaire dirigé vers le bas n'affecte pas les tombes, comme cela se produirait avec d'autres arbres. Le cyprès, selon Athanase le Grand, symbolise l'homme, car tous deux sont comme debout. Pour les Grecs anciens, c'était l'arbre du chagrin. Ils décoraient le corps des défunts de branches de cyprès et les suspendaient aux portes des maisons des morts. (Croyances grecques et mythologie d'après cet article).

Le bois dur était utilisé dès l'Antiquité pour la construction notamment des navires et des palais, car particulièrement résistant à l'eau et au pourrissement.

Répartition : toute la Méditerranée, probablement originaire de Crète, de Grèce ou du Proche-Orient.

Lire la description sur eFlore.

En savoir + sur Wikipedia.

En haut de la gorge de Samaria, le 15/03/2009, la forme horizontalis

En 1988, en Crète, gorge de Samaria :

Gorge de Samaria, près de la chapelle d'Agios Nikolaos, le 22/07/2005 :

Près d'Asites, au Monastère Gorgolaini, le 03/05/2014 :

A Panagia Kera, près de Kritsa, le 05/08/2004 :

Au milieu de la route vers Therissos, le 19/07/2013 :

Forêt de cyprès à Kalamos, le 15/10/2019 :

Harakas, formation des cônes, le 13/07/2012 :

Ici, on voit les fleurs mâles jaunâtres et les cônes femelles à grosses écailles.

Ouest de l'Ida, au monastère d'Arkadi, le 24/07/2005 :

(Publié le 23/08/2021, mise à jour le 24/10/2025)

Euphorbia characias - Euphorbe characias

Appelé en Crète :  atsoumaliás (ατσουμαλιάς)

Plante assez grande (jusqu'à 1,20 m de haut). Elle a des tiges épaisses dressées non ramifiées, dénudées en bas, portant de nombreuses feuilles linéaires ou lancéolées (3 à 13 cm) d'un vert glauque.  

Les ombelles sont compactes avec 10 à 20 rayons portant les pseudo-fleurs jaune verdâtre. Les cyathes ont des glandes réniformes à 2 cornes brun rougeâtre foncé voire noires.

Capsule velue à 3 loges, 3 graines lisses.

Voir l'étymologie, autres noms et description sur tilo-botanica.

Le suc de cette plante était utilisé dans certains villages crétois en médecine populaire mais aussi pour faciliter la pêche des poissons.

Aime les sols rocheux, découverts.

Présente en France en Corse et dans les lieux secs du Midi jusque dans la Drôme, l'Aveyron, et le Tarn-et-Garonne.

Nord Afrique du Maroc à la Lybie, Espagne, Portugal, Baléares, Italie, Côte adriatique, Sicile et Crète.

Ici en Crète, gorge de Xerokambos, le 17/10/2018

Ci-dessous, à Kefali, en Crète occidentale, le 14/04/2016

Vers la gorge d'Adrianos, le 11/10/2018 (en fleurs en octobre...)

Article publié le 12/03/2021, mise à jour le 12/10/2025

Olea europaea - Olivier d'Europe

Olea europaea (en latin) nom issu du grec ελαια, du provençal oliva. 

Le nom de l’olivier est employé dès le 8e s. av. J.C. par Homère.
Lire l'étymologie et ses différents noms sur tilo-botanica.
Cet arbre très ramifié à feuillage persistant peut atteindre 15 m de haut.
Ses feuilles gris-vert sont argentées sur la face inférieure. Elles sont opposées et lancéolées.
Les fleurs sont blanches. Le fruit, l'olive est ovoïde, vert puis noir à maturité.
Consulter la description de Coste sur eFlore. 

Floraison : mai-juin ; Fructification : octobre-novembre.
Sa répartition : Région méditerranéenne de l'Europe, de l'Asie, et de l'Afrique.

Branche d'olivier en fleurs

L'histoire de l'olivier se perd dans la nuit des temps et se confond avec celle des civilisations qui se sont succédées, dans le bassin Méditerranéen, et qui ont à jamais marqué de leur empreinte la culture de ce coin du monde. La mythologie grecque y fait allusion : lire cette histoire ici.

Près du village de Gianniou, en Crète, olivier tortueux

Cet arbre majestueux est depuis longtemps la source de richesses des terres arides et sèches.
Chanté par de nombreux poètes, il est symbole de vie, de pérennité, de fertilité, d'amour, de beauté et de dignité. 

L’olivier est un des végétaux les plus précieux de l’Antiquité, d’une importance comparable à celle de la vigne et du figuier. Ce bel arbre, souvent tordu, tourmenté et noueux, est assez résistant et peut vivre des siècles. Il est un symbole de force, de prospérité et de longévité.

Extrait d'un document du musée de l'olive à Vouves

Symbole aussi de sagesse et de ténacité, il est présent dans les textes fondateurs de nos cultures. L'olivier apparaît très tôt dans le récit biblique. 

La branche d’olivier symbole de la paix et de l'espérance plonge ses racines dans l’histoire de Noé. Portée par une colombe, elle annonçait que les eaux avaient baissé et figurait l’alliance qui serait conclue entre Dieu et l’humanité. Genèse 8:11.

La culture de l'olivier est attestée en Crète depuis plus de 5000 ans. Arbre sacré, symbole de victoire et de paix mais aussi de richesse, il constitue une partie essentielle du paysage actuel mais aussi du patrimoine crétois.

Vouves : musée de l'olive et de l'olivier, pressoir ou moulin

En témoignent les découvertes faites par les archéologues en relation directe avec cette « culture » de l'olivier : fresques, tablettes comptables, pressoirs, jarres, lampes... et même une coupe contenant des olives. 

Les méthodes et les techniques antiques de production étaient-elles très différentes ? Quels étaient les usages respectifs réservés au bois, aux olives et à l'huile ? L'anthropologue Anagnostis Agelarakis apporte quelques éléments de réponse dans une interview accordée à l' « Archaeological Institute of America ».

Lire l'article, en anglais, publié par Archaeological Institute of America le 05/09/08 :  
Olives and People, Past and Present.

Olives près du labyrinthe de Plouti

En Crète, le fameux olivier est cultivé pour ses fruits dont on extrait l'huile d'olive, produit indispensable du régime crétois et pour son bois de tournage dur, jaune et veiné, recherché par les ébénistes. Les nombreux cultivars proviennent à l'origine, de la variété sauvage épineuse "sylvestris", espèce méditerranéenne.

 

Dakos crétois avec pain, tomates, feta, olives et huile d'olive

L'olivier bénéficie d'un climat et d'un terrain idéal. On le trouve jusqu'à une altitude avoisinant les 600 m car au-delà les gelées sont beaucoup plus fréquentes. On peut rencontrer des spécimens parmi les plus vieux du monde, ayant plusieurs millénaires. Ils forment alors de véritables sculptures vivantes considérées comme des œuvres d’art ! Quelques oliviers remarquables crétois sont répertoriés sur cette page.

L’olivier de Kavousi, ci-dessous, serait le plus vieil olivier de Crète et même du monde. Son âge, estimé par la méthode de dendrochronologie pour l'olivier, est d'environ 3250 ans ce qui situe son origine à la fin du Minoen récent entre 1350 et 1100 avant J.-C. 

L'olivier remarquable de Kavousi

Cependant, la concurrence est rude et l'olivier de Vouves détient aussi des records d'ancienneté et de taille.

l'olivier de Vouves

Plantation d'oliviers à Aliyi avec filets pour la récolte (de fin septembre à mi-décembre)

vers Moni Koufi Petra : olives d'Olea europaea

Pour en entendre + sur l'olivier, écouter la chronique du Lundi 19 juillet 2021 (5 min) 

L'olivier, symbole de paix

Article du 10/12/2020, mis à jour le 15/09/2025.

Ecballium elaterium - Concombre d'âne - Momordique

Aussi appelé cornichon d'âne. Nom grec : Pikrangouria.

(en) Squirting cucumber, Squize cucumber ; (de) Spritzgurke, Eselsgurke  ; (it) Cocomero asinino ; (es) Pepinillo del diablo...

Etymologie détaillée et autres noms sur tilo-botanica. 

- Ecballo, en grec, signifie expulser, plante bien nommée car ses fruits expulsent les graines avec force (voir ci-dessous).

- elaterium, en latin, a le sens de purgatif. La consommation de cette plante provoque d'ailleurs des intoxications. Si l'on en croit la théorie des signatures, on observe avec le fruit violemment purgé, ce qu'il risque d'arriver à celui qui en consommerait. 

Toutes les parties de la plante sont très toxiques (6 g suffisent à causer la mort).

L'ecballium a la particularité d'utiliser la force hydraulique : quand le fruit se développe, le liquide qu'il contient subit une pression de plus en plus forte (pression qui serait bien supérieure à celle d'un pneu de voiture : 6 bars). A maturité, la pression est si intense que lorsqu'il se détache du pédoncule ou bien par contact, il explose littéralement, projetant à plusieurs mètres (entre 3 et 12 m) son liquide irritant et ses graines.

Plante étalée sans vrilles, couverte de poils raides. Odeur fétide si on froisse les feuilles.

Tiges couchées de 20 à 60 cm de long. 

Feuilles (4-12 cm) triangulaires pétiolées, cordées à la base, rugueuses et charnues, à marges ondulées, glauques dessus, blanchâtres dessous. 

Fleurs à 5 pétales jaune pâle soudés, de presque 2 cm, les fleurs mâles en petits groupes (ont 3 étamines) et femelles solitaires plus petites (portent 3 styles à stigmate bifide), à l'aisselle des feuilles, séparées bien que poussant sur un même pied. 

Fruit de 3 à 5 cm rappelant le concombre, mais hérissé de poils. Contient des graines brunes de 4 mm.

Tubercule en forme de navet.

Terrains sableux ou rocailleux, arides et dénudés.

Répartition : région méditerranéenne. Présente en France dont la Corse.

Utilisée en médecine depuis l'Antiquité (Théophraste et Hippocrate la mentionnent).

Ici en Crète, vers le monastère d'Agia Sophia près d'Armeni, le 17/10/2018 :

Au monastère de Panagia Gouverniotissa, le 09-10-2018 :

Et là, dans la vallée annexe des gorges de Kartheros, le 08-07-2010 :

Article du 31/05/2021, mis à jour le 14/09/2025

Citronnier - Citrus limon

Noms : en anglais = lemon, en allemand = Zitronenbaum, en italien = limone, en grec = esperidoïdi et lemonià.  

Arbre de 3 à 5 m, à écorce épaisse et verruqueuse, à feuillage persistant qui se renouvelle feuille à feuille. Les feuilles oblongues sont alternes.

La partie externe des fleurs est teintée de rose ou de pourpre. Les fleurs de 3 à 5 cm de diamètre à 5 pétales blancs portent de nombreuses étamines (de 25 à 40). En Crète, les fleurs s'épanouissent à tour de rôle tout au long de l'année. Symboles de pureté, elles sont utilisées lors des mariages.

Les fruits, d'abord verts puis jaune citron sont mamelonnés aux 2 extrémités. Les citrons (6 à 12 cm de long) ont une saveur acide appréciée dans la cuisine crétoise, méditerranéenne et asiatique. Il permet de mariner et de conserver les viandes. Il se boit en jus. Son zeste donne un goût raffiné aux pâtisseries. Une rondelle suffit à aromatiser le thé... Nettoyant, désinfectant, désodorisant, il offre de multiples services. Le jus de citron pressé sur les crustacés avant de les consommer limite les intoxications.

Ses constituants en font un alicament de choix ayant de nombreuses vertus. Plusieurs vitamines (A, B, D) dont la C en quantité importante, oligoéléments, acide citrique et malique... font que le citron était utilisé notamment sur les bateaux pour éviter le scorbut. L'essence extraite de la peau du citron est utilisée en médecine en usage externe et interne.

Les citronniers et autres agrumes sont un secteur important de la production agricole crétoise. En particulier, dans la région de la plaine de Chania, les conditions climatiques et les eaux abondantes venant des Montagnes Blanches favorisent la culture des oranges, des mandarines, des citrons, etc. Du côté de Platanias, près de Chania, il y a d'immenses champs d'agrumes qui exhalent un parfum extraordinaire. Le citronnier aime les coteaux en plein soleil, abrités du vent. La récolte étalée sur toute l'année permet de bénéficier de 200 à 1500 citrons par arbre adulte et par an.

En Crète a lieu chaque année la"Fête des citrons" dans le village de Garazo - Mylopotamou.

C'est au milieu du XVIe siècle que Pierre BELON, de retour d'un voyage naturaliste, mentionne sa présence en Crète. Certains citronniers auraient été importés de Chios.

M. Kouvatsos explique : "Le citronnier était cultivé dans l'Athènes antique depuis l'époque d'Aristophane (Ve siècle av. J.C.) qui mentionne le transfert des graines de la plante de Perse à Athènes. Théophraste connaissait le citron et le décrivait comme une « pomme de Perse » ou « pomme de Médine ». Dioscoride mentionne que les Romains l'appelaient « citrion ».
La médecine populaire utilisait de nombreuses recettes à base de citron. Le mélange de poudre de café et de jus de citron contre la fièvre était un remède populaire grec."

En France, il est cultivé en Corse et près de Menton.

Ici à droite, au Parc botanique de Crète, avec d'autres agrumes, le 12/07/2009 :

Ci-dessous, à entre le village de Kalamafka et le lac du barrage de Bramania, le 05/04/2006

Là, vers Mixorouma, le 28/07/2006

Article du 23/05/2021, mis à jour le 11/09/2025.

Tulipa doerfleri

Cette belle tulipe à robe rouge est endémique d'un petit plateau crétois : Gious Kambos. Yous Kampos signifie « Plaine d'Eos », la déesse de l'aurore.

 

Le Géoparc du Psiloritis a mis des panneaux en prévention des déracinements ou cueillettes de fleurs sauvages. En Crète, il existe 5 espèces de tulipes et celle-ci est la plus menacée. Dans la dernière inscription au Livre rouge en 2009, elle a été classée comme espèce protégée vulnérable. Alors admirez-la, mais ne la cueillez pas...

Des taches noires au centre entourées de jaune sont caractéristiques. Les tépales de 4 cm de haut sont triangulaires. Quelques veines ou lignes jaunes se rajoutent parfois. Les feuilles sont oblongues et étroites, non sinueuses.